L’orgasme, en particulier féminin, suscite de nombreux questionnements. En effet, les difficultés liées à l’atteinte de l’orgasme chez la femme sont un des motifs de consultation les plus fréquents en sexologie et de nombreux facteurs entrent en jeu (psychologiques, relationnels, physiques …). Les facteurs cognitifs, en particulier les pensées négatives et parasites ou au contraire les pensées sexuelles semblent jouent un rôle prépondérant dans l’accès au plaisir. La pleine conscience, en plein essor depuis quelques années, et qui a fait ses preuves face à diverses problématiques psychopathologiques, semble pouvoir apporter une aide aux femmes éprouvant des difficultés à se centrer sur l’instant présent et sur leurs sensations dans la relation intime. En effet, la pleine conscience permet d’une part un meilleur ancrage dans l’instant présent et d’autre part, de développer sa capacité à ne pas focaliser sur ses pensées négatives, de réussir à s’en détacher.
Une étude de cas dans l’ouvrage « Pleine conscience et acceptation » détaille la prise en charge d’un couple, Sophie et Nicolas, pour un trouble du désir sexuel hypoactif féminin. Un protocole d’apprentissage de la pleine conscience leur a été proposé avec des exercices à réaliser en consultation et à domicile. A la fin de la prise en charge, Sophie rapporte une reprise de la sexualité, une meilleure conscience de ses sensations corporelles et une diminution des pensées négatives sur son image corporelle.
Dans les troubles sexuels et plus particulièrement les troubles de l’orgasme, les études vont dans le sens d’un manque d’attention porté au moment présent et à ses sensations ou aux stimuli sexuels et à une focalisation excessive sur les cognitions négatives. Un travail de pleine conscience permet à la fois un détachement par rapport à ces pensées négatives ainsi qu’un recentrage de l’attention sur des stimuli érotiques semble donc pouvoir être bénéfique pour les femmes présentant des difficultés orgasmiques.